Un figurant employé par une production audiovisuelle peut percevoir un salaire inférieur au SMIC journalier sans que cela ne constitue une infraction, à condition que la prestation soit limitée à une journée de tournage. En revanche, dès qu’une présence s’étend sur plusieurs jours, le tarif horaire ne doit plus descendre sous le minimum légal en vigueur.
La rémunération varie fortement selon le type de production, la notoriété du projet et la convention collective appliquée. Certaines primes s’ajoutent pour des scènes spécifiques ou en fonction de contraintes horaires. Chaque détail du contrat influence le montant final versé au figurant.
Combien gagne vraiment un figurant ? Montants, réalités et idées reçues
Les textes qui encadrent le salaire d’un figurant en France laissent peu de place à l’improvisation. Cinéma, audiovisuel, plateformes de streaming telles que Netflix ou Prime Video, chacun de ces univers s’appuie sur une convention collective qui fixe les bases. Sur un long-métrage, le cachet journalier minimum s’élève à 107 € en 2025. Côté télé, les productions proposent 98 € la journée, et ce montant descend à 96 € si la distribution réunit plus de trente figurants. Les plateformes, elles, posent la barre à 94 €.
Mais certains profils voient leur rémunération décoller. Un figurant incarnant une silhouette muette touche 150 € par jour, tandis qu’une silhouette parlante (jusqu’à cinq mots) empoche 250 €. Les doublures naviguent entre 165 € et 200 €, selon la technicité requise. Quant aux artistes-interprètes, le cachet journalier franchit les 418 €.
À ces montants s’ajoutent des indemnités bien précises. Voici, pour y voir plus clair, quelques exemples de compléments versés :
- 70 € pour le port d’un uniforme
- 95 € pour enfiler un smoking ou une robe de soirée
- 21,10 € pour chaque repas pris sur un plateau de cinéma
- 256 € supplémentaires pour une scène avec danse ou chant
- 50 € en cas de scène difficile (topless, cadavre…)
Le moindre essayage, avant le tournage, donne également droit à une allocation spécifique. Ces éléments se cumulent et font toute la différence sur la fiche de paie.
Le système de bonus fonctionne selon des règles nettes : les heures supplémentaires sont majorées de 25 % dès la 9e heure, puis de 50 % au-delà. Les jours fériés font grimper le cachet : il double pour le cinéma, grimpe à 150 % en audiovisuel. Un figurant mobilisé cinq jours d’affilée récolte 501,60 €, et 623,20 € pour six jours. Les salaires fluctuent donc en fonction du rôle, du type de production et des contraintes du tournage.
Quels facteurs font varier le salaire d’un figurant ? Entre production, expérience et conditions de tournage
Impossible de résumer le salaire d’un figurant à un chiffre unique. Plusieurs paramètres s’entrecroisent pour fixer la rémunération finale. D’abord, il y a la production elle-même : cinéma, télévision, plateformes comme Netflix ou Prime Video, toutes disposent de leur propre convention collective, chacune fixant un minimum journalier différent. Un épisode de série tourné à Paris ne rémunère pas comme un film d’auteur en province.
La nature du rôle compte tout autant. Rester en arrière-plan n’a rien à voir avec figurer en silhouette muette ou parlante. Dès que le figurant se distingue (par la parole, un geste, une action précise), le cachet s’envole. À cela s’ajoutent les indemnités diverses : port d’un uniforme, scène complexe, manipulation d’animaux, utilisation d’un véhicule personnel, chaque détail peut faire monter l’addition.
La durée du travail influe également. Dès lors que les heures supplémentaires s’accumulent ou que le travail se déroule la nuit ou un jour férié, la rémunération grimpe grâce aux majorations prévues par la loi. Ceux qui enchaînent plusieurs jours voient leur salaire total augmenter de façon significative, avec des paliers bien définis pour chaque semaine complète.
L’expérience et le réseau professionnel font la différence en coulisses. Un figurant qui a déjà multiplié les missions, qui connaît les directeurs de casting ou les responsables de production, décroche plus facilement des rôles mieux rémunérés ou des scènes particulières. Dans un secteur très concurrentiel, la réactivité, la réputation et la disponibilité immédiate restent des atouts majeurs.
De la première figuration à la carrière d’acteur : étapes clés, délais moyens et conseils pour se lancer
Entrer dans l’univers des figurants ne requiert ni formation, ni CV étoffé. Les agences de casting et maisons de production recherchent en permanence des profils variés : tous les âges, toutes les morphologies, toutes les origines. Il suffit de répondre à une annonce, d’envoyer une photo récente et d’indiquer ses disponibilités. La sélection s’effectue principalement selon les besoins du tournage, rarement sur la base de l’expérience.
Certains critères, toutefois, facilitent l’accès au plateau : ponctualité, discrétion, endurance, et surtout, la capacité à patienter de longues heures sans perdre patience. En multipliant les missions, un figurant construit progressivement un réseau professionnel et peut être remarqué pour des rôles plus valorisés comme silhouette muette, parlante ou doublure. La progression se fait étape par étape ; si quelques-uns accèdent à des rôles de comédien, la plupart évoluent dans la sphère du complément d’acteur.
Les délais pour décrocher une première mission varient. À Paris, cela peut aller très vite : quelques jours suffisent. Ailleurs, la patience est de mise, parfois plusieurs semaines. C’est la persévérance qui paie : actualiser ses profils sur les sites spécialisés, soigner sa réputation auprès des équipes, rester flexible et disponible. Les réseaux sociaux accélèrent parfois les opportunités, mais le bouche-à-oreille conserve toute son efficacité. Envisager la figuration comme un point de départ ouvre d’autres portes : suivre des formations, des ateliers, s’investir dans des stages, c’est se donner davantage de chances pour franchir un jour la frontière vers le métier de comédien.
Entre figurations éphémères et ambitions de cinéma, chaque journée passée sur un plateau devient une scène de plus dans le film de sa propre aventure.