Pays vendant le plus d’armes : classement mondial actualisé 2025

Depuis 2010, le top 5 des exportateurs d’armes n’a changé qu’une seule fois, lors d’un bouleversement inattendu en 2023. En 2025, des transferts massifs contournent encore certains embargos, tandis que les chiffres officiels cachent souvent des volumes réels bien supérieurs. Les fluctuations du dollar et l’évolution des alliances militaires modifient la hiérarchie, mais quelques acteurs restent indétrônables.

Le marché mondial de l’armement en 2025 : tendances et enjeux

Le marché mondial de l’armement se distingue par une concentration sans équivalent. Les États-Unis règnent en maîtres avec 43 % des exportations d’armes entre 2020 et 2024, loin devant la France, qui s’est hissée à la seconde place avec 9,6 %. La Russie, autrefois incontournable, recule nettement à 7,8 % après une chute brutale de ses ventes, divisées par près de deux tiers en cinq ans. L’Europe, elle, pèse de plus en plus lourd, cumulant 40,7 % des ventes, dont 27,5 % pour l’Union européenne.

Un événement majeur a bouleversé l’ordre établi : l’offensive russe en Ukraine. Ce conflit a propulsé l’Ukraine au sommet des pays importateurs d’armes, avec 8,8 % des achats mondiaux, devant l’Inde (8,3 %), le Qatar et l’Arabie saoudite (6,8 % chacun). L’afflux d’armes en Europe a explosé : +155 % depuis le début de la guerre. Les membres européens de l’OTAN ont doublé leurs acquisitions, signalant une reconfiguration profonde des priorités militaires sur le continent.

La Chine, de son côté, poursuit son ascension : hausse de 7,2 % de son budget militaire en 2025, 5,9 % des exportations d’armes mondiales, juste devant l’Allemagne (5,6 %) et l’Italie (4,8 %). La Corée du Sud (2,2 %) et Israël (3,1 %) prennent de l’ampleur, en profitant de la demande croissante venue d’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient.

Pour suivre ces évolutions, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) reste la source de référence. Ses rapports dévoilent une montée continue des budgets militaires, la diversification des fournisseurs et une recomposition rapide des échanges. Les données 2025 montrent un basculement des équilibres, alimenté par les tensions géopolitiques et la recherche de technologies de pointe, notamment dans le domaine des drones, des missiles et de la défense aérienne.

Quels pays dominent les exportations d’armes cette année ?

Quelques géants dictent toujours la loi sur le marché international des armes. Les États-Unis gardent une avance écrasante avec 43 % des exportations mondiales entre 2020 et 2024. Leur influence s’étend de l’Ukraine à l’Arabie saoudite, en passant par le Japon : chasseurs F-35, systèmes antiaériens Patriot, frégates et munitions de pointe alimentent les arsenaux européens, asiatiques et moyen-orientaux.

La France s’est clairement imposée comme le second pilier du secteur, dopée par une série de contrats majeurs : 9,6 % de parts de marché, loin devant la Russie, désormais en retrait. Rafale, frégates et sous-marins trouvent preneur en Inde, au Qatar, en Grèce ou en Égypte, mais aussi auprès des voisins européens.

Le repli russe, 7,8 % des exportations, soit une dégringolade de 64 % en cinq ans, contraste avec la poussée de la Chine (5,9 %), de l’Allemagne (5,6 %) et de l’Italie (4,8 %). Voici, de façon concrète, les forces en présence :

  • La Chine élargit sa présence en Asie et en Afrique, avec des véhicules blindés, des drones et des chasseurs.
  • L’Allemagne se distingue par ses livraisons à l’Ukraine, à l’Égypte et à Israël : chars Leopard, systèmes antiaériens, sous-marins.
  • L’Italie se concentre sur le Qatar et l’Égypte, avec des frégates et des hélicoptères de combat.

Le Royaume-Uni (3,6 %), l’Espagne (3 %), Israël (3,1 %) et la Corée du Sud (2,2 %) s’inscrivent aussi dans ce paysage, chacun visant des marchés spécifiques. La Corée du Sud monte en puissance en Pologne et aux Philippines, tandis que l’Espagne s’appuie sur ses partenariats avec l’Arabie saoudite et l’Australie. Derrière les pourcentages, le commerce des armes reflète l’évolution des rapports de force et des stratégies d’influence à l’échelle planétaire.

Classement actualisé : les principaux vendeurs d’armes dans le monde

Pays Part des exportations mondiales (2020-2024)
États-Unis 43 %
France 9,6 %
Russie 7,8 %
Chine 5,9 %
Allemagne 5,6 %
Italie 4,8 %
Royaume-Uni 3,6 %
Israël 3,1 %
Espagne 3 %
Corée du Sud 2,2 %

La supériorité américaine reste écrasante : près de la moitié du commerce mondial d’armes émane des États-Unis, qui continuent d’équiper les membres de l’OTAN, mais aussi le Japon, Israël ou l’Arabie saoudite. La France profite d’une dynamique solide, portée par la demande européenne et moyen-orientale, tandis que la Russie paie le prix fort de la guerre et des sanctions.

Le centre de gravité du secteur se décale aussi vers l’Asie : la Chine consolide ses positions en Afrique et sur le continent asiatique, tandis que l’Italie, la Corée du Sud ou Israël élargissent leur clientèle. L’Allemagne, elle, se distingue par ses livraisons à l’Ukraine et aux pays du Proche-Orient. Ce classement, publié par le SIPRI, illustre une année où la géopolitique et l’industrie de l’armement s’entremêlent plus que jamais.

Au-delà des chiffres : quelles conséquences pour la sécurité internationale ?

L’essor spectaculaire des importations d’armes en Europe (+155 % depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine) a bouleversé tout l’équilibre régional. L’Ukraine est aujourd’hui le plus grand importateur d’armement au monde, captant 8,8 % des achats selon le SIPRI. Cette vague de livraisons s’est accélérée avec l’arrivée de nouveaux fournisseurs : trente-cinq États épaulent désormais Kiev, dont les États-Unis (45 % du total), l’Allemagne (12 %) et la Pologne (11 %).

Face à l’étau des sanctions et à l’effondrement de ses exportations (-64 % en cinq ans), la Russie se tourne vers des partenaires inattendus. Drones iraniens, artillerie nord-coréenne, coopération technologique inédite : le paysage des alliances militaires se transforme, avec des répercussions directes sur la stabilité régionale. L’OTAN double aussi ses achats, démontrant la montée des tensions à l’Est du continent.

Dans cette atmosphère tendue, le marché de l’armement trace la ligne de front des rivalités mondiales. Les puissances accélèrent la modernisation de leurs arsenaux, tandis que les pays acheteurs se dotent de nouveaux moyens défensifs. Le commerce des armes, bien plus qu’un simple indicateur économique, traduit aujourd’hui l’état des tensions et la rapidité des mutations stratégiques. Chaque contrat signé, chaque livraison, agit comme une pièce supplémentaire sur l’échiquier de la sécurité internationale.