L’obligation, pour certaines entreprises, d’élaborer un plan de mobilité s’est imposée avec la loi relative à la transition énergétique. Cette mesure vise à structurer les déplacements professionnels, à répondre à des contraintes réglementaires strictes et à intégrer la dimension environnementale dans la politique interne.Un plan de mobilité ne se limite plus à une formalité administrative : son rôle s’étend à l’optimisation des coûts, à la réduction de l’empreinte carbone et à l’amélioration des conditions de travail. Les entreprises qui anticipent les évolutions réglementaires observent des gains tangibles en performance et en attractivité.
Plans de mobilité en entreprise : obligations, enjeux et cadre réglementaire
Depuis que la loi d’orientation des mobilités (LOM) a été promulguée, les sociétés françaises de plus de 50 salariés sur un même site, lorsque ce site se trouve dans une zone concernée par un plan de déplacements urbains, doivent mettre en place un plan de mobilité employeur. L’objectif est clair : désengorger les axes routiers, réduire la pollution de l’air et rendre le trajet domicile-travail plus fluide pour des milliers de salariés.
Ce dispositif dépasse largement la simple formalité. Aujourd’hui, les négociations annuelles obligatoires (NAO) incluent la question de la mobilité employeur. Les discussions ne se cantonnent plus aux salaires ou aux temps de travail : la question des déplacements devient un terrain sur lequel s’inventent de nouvelles pratiques sociales et environnementales. Les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) veillent à la cohérence de l’ensemble et accompagnent les entreprises dans leurs démarches, en lien étroit avec les politiques publiques locales.
La notion de mobilité durable en entreprise se traduit par des engagements concrets. Selon la configuration et la stratégie de l’employeur, la politique de mobilité s’articule autour de plusieurs axes. En voici les principaux :
- développer des alternatives à la voiture individuelle ;
- favoriser le covoiturage et l’usage du vélo ;
- rendre les sites plus accessibles pour l’ensemble des salariés ;
- réduire les émissions dues aux trajets domicile-travail.
Le dialogue social prend une nouvelle ampleur. Salariés, représentants du personnel, directions, collectivités : tout le monde s’assoit autour de la table. Les plans de mobilité employeur deviennent de véritables moteurs de transformation, capables de réinventer l’organisation des déplacements et de fédérer autour d’un projet collectif.
Quels objectifs concrets pour transformer les habitudes de déplacement au travail ?
Changer les habitudes de déplacement domicile-travail suppose d’agir sur plusieurs leviers. Premier enjeu : limiter le recours systématique à la voiture individuelle. Entre l’engorgement du réseau routier et la nécessité d’agir pour le climat, il devient primordial de promouvoir les modes de transport alternatifs. Vélo, marche, covoiturage, transports en commun : chaque solution apporte une réponse pragmatique, permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de réduire l’empreinte carbone des trajets quotidiens.
Le forfait mobilités durables illustre parfaitement cette dynamique. Jusqu’à 700 euros annuels peuvent être attribués à celles et ceux qui choisissent des modes sobres : vélo, trottinette, covoiturage, transports collectifs partagés. Ce dispositif va bien au-delà d’une simple prime, il marque la reconnaissance d’un engagement individuel et renforce une politique de mobilité durable portée par l’entreprise.
L’action ne se limite pas à des mesures financières. Certaines entreprises révisent les horaires afin d’éviter les pointes, repensent l’accessibilité de leurs locaux et multiplient les aménagements pour soutenir les mobilités douces : parkings sécurisés pour vélos, douches, bornes de recharge pour véhicules électriques. L’objectif ? Apporter des solutions concrètes qui rendent le changement de routine possible et durable. Quand un plan de mobilité modifie réellement les comportements, son impact se ressent à la fois sur le collectif et sur l’environnement.
Des conseils pratiques pour élaborer un plan de mobilité efficace et bénéfique pour tous
Impliquer les parties prenantes dès la mise en œuvre
Réussir un plan de mobilité en entreprise repose sur l’implication de toutes les parties concernées. Salariés, représentants du personnel, direction, parfois collectivités locales : chacun détient des attentes spécifiques et une expérience du terrain. La négociation annuelle obligatoire peut servir de point de départ : recueillir les besoins de chaque équipe et analyser les comportements de déplacement permet de bâtir un projet solide et fédérateur.
Pour avancer concrètement, plusieurs étapes sont à envisager :
- Établir une cartographie détaillée des trajets domicile-travail : durées, distances, modes de transport privilégiés ;
- Identifier les attentes relatives à la flexibilité des horaires, à la sécurité des accès pour les vélos, aux dispositifs de covoiturage ou encore aux besoins liés aux véhicules électriques ;
- Associer les managers, qui seront des relais décisifs pour accompagner le changement et motiver les équipes.
Structurer la démarche : du diagnostic à l’action
La réussite d’un plan de mobilité repose aussi sur une organisation rigoureuse. Il s’agit de mettre en place un plan d’action progressif, taillé sur mesure pour l’entreprise. La politique de mobilité prend vie au quotidien à travers des mesures concrètes : subvention du forfait mobilités durables, installation de bornes pour voitures électriques, création de communautés de covoiturage internes. La transition vers une flotte hybride ou électrique s’inscrit aussi dans cette dynamique.
Suivi et adaptation continue
Une fois en place, le plan de mobilité doit évoluer. Un suivi régulier permet de mesurer l’efficacité des mesures, d’ajuster le cap, d’intégrer les nouveautés apportées par la loi d’orientation des mobilités et de tirer parti des retours du terrain. S’appuyer sur ce qui fonctionne, corriger les points de friction, rester à l’écoute des besoins réels : c’est ainsi que le plan de mobilité durable s’affirme, au bénéfice de tous.
Changer sa façon de se rendre au travail, c’est parfois renoncer à de vieux réflexes. Mais à force de dispositifs concrets et de dialogue, le décor se transforme : l’entreprise cesse de suivre la circulation, elle en devient l’architecte.


