Alternatives à ‘Bonjour’ dans un mail : comment saluer autrement

« Bonjour » règne sur la boîte de réception. Il s’impose partout, du mail de relance au message amical, comme s’il s’agissait d’un passage obligé. Pourtant, certaines entreprises françaises s’en méfient, estimant la formule trop impersonnelle, trop fade, presque mécanique. D’autres milieux, au contraire, encouragent la diversité dans les salutations, histoire de personnaliser l’échange ou de souligner les codes internes. Résultat : le simple choix d’un mot, en début de mail, peut transformer la perception du message. À l’heure où la communication écrite sature nos journées, la question n’a rien d’anodin.

Pourquoi chercher des alternatives à « bonjour » dans un mail ?

Le réflexe est ancré : la formule de politesse « bonjour » ouvre presque tous les courriels, qu’ils soient professionnels ou privés. Mais la routine finit par user l’attention. La langue française déborde d’expressions, pourtant le mail a tendance à tout uniformiser.

Dans l’écrit, la salutation ne relève pas de la décoration : elle donne d’emblée le ton de l’échange, indique le degré de formalité et façonne la première impression. Patrick Vannier, lexicographe, le souligne : choisir une formule de politesse adaptée au contexte est loin d’être accessoire. Un mail professionnel n’a rien à voir, dans sa forme, avec un message à un ami. Même l’Académie française s’en mêle, appelant à varier les registres et à soigner la personnalisation.

Des outils comme LanguageTool repèrent désormais les ouvertures trop répétitives. À force de recevoir quotidiennement une avalanche de mails entamés par le même mot, la relation s’émousse peu à peu.

Dans certains milieux, varier la salutation devient un marqueur d’attention : on repère l’effort, on apprécie le geste. Les abréviations (« Cdt », « BAV », « Amlt ») passent mal dès qu’il s’agit de relations professionnelles : la rapidité n’excuse pas le manque de soin. Quant aux smileys, ils n’ont pas leur place dans un contexte formel, au risque de créer un décalage malvenu. Préférer des formulations qui tiennent compte du lien, du moment, qui rappellent que derrière l’écran, c’est toujours une personne qui s’adresse à une autre.

Quelles salutations privilégier selon le contexte professionnel ou personnel ?

Le contexte guide le choix des mots. En entreprise, la distinction entre formel et informel pèse dans la balance. Pour un premier contact, surtout avec un interlocuteur inconnu, les formules « Madame », « Monsieur », ou « Madame, Monsieur » restent de mise. Lorsque la fonction est connue, l’adresse précise, « Monsieur le Directeur », « Madame la Présidente », montre le respect des usages. Pour s’adresser à un groupe, il vaut mieux choisir « Bonjour à toutes et à tous » ou « Bonjour à tous », une façon d’inclure l’ensemble des destinataires.

En interne ou avec des collègues connus

Dès que la relation s’installe, la salutation peut évoluer. « Bonjour Prénom » ou simplement le prénom suffisent à installer une atmosphère détendue, sans pour autant sacrifier la politesse. Si l’échange se prolonge dans la même journée, « Rebonjour » fait son apparition. Certains milieux professionnels, plus ouverts à l’informel, laissent passer un « Hello », mais la pratique reste marginale.

Voici quelques variantes adaptées au moment ou au ton recherché :

  • « Bonsoir » : pour un message envoyé en fin de journée ou dans la soirée
  • « Salutations », « Bien le bonjour » : des alternatives moins fréquentes, mais qui ajoutent une touche de distinction selon le contexte

Dans la sphère privée, tout s’assouplit. Les formules comme « Salut », « Coucou », « Yo », « Wesh » circulent entre proches ou sur les réseaux sociaux, à mille lieues du formalisme attendu dans le monde du travail. Le choix de la salutation en dit long sur la relation, mais aussi sur l’humeur du moment. La langue française offre ainsi une palette complète pour adapter chaque début de message à la situation, sans jamais forcer le trait.

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Des exemples concrets pour enrichir vos formules de politesse et dynamiser vos messages

Changer de formule d’ouverture, c’est bien. Penser aussi à la clôture, c’est mieux. La langue française propose un éventail de formules de politesse qui conviennent à tous les degrés de proximité. « Cordialement » domine dans le mail professionnel, mais l’accumulation finit par l’user. Il existe d’autres options, selon la relation : « Bien cordialement », « Respectueuses salutations », « Salutations distinguées ». Ces nuances permettent d’ajuster le ton, surtout dans les échanges avec la hiérarchie ou lors d’un premier contact.

Pour mieux s’y retrouver, voici quelques exemples concrets de formules de politesse à utiliser selon le contexte :

Formule Contexte d’usage
Bien à vous Entre collègues ou partenaires connus
Sincères salutations Lettre formelle ou réponse argumentée
Amitiés / Amicalement Message amical ou à un proche collaborateur

Les abréviations comme « Cdt », « BAV », « Amlt » n’ont pas leur place dans le mail professionnel : elles donnent une impression de négligence, voire de désinvolture. Même remarque pour les smileys, qui restent l’apanage des échanges personnels. Quant aux formules anglaises du type « Best regards » ou « Kind regards », elles passent dans les milieux internationaux, mais l’Académie française recommande de s’en tenir à la version française dès que possible.

Enfin, la signature ne se limite pas à une simple formalité : indiquer son prénom, son nom, éventuellement sa fonction ou un numéro de téléphone, c’est garantir la clarté et la fiabilité de l’échange. Ce soin finalise l’ensemble et laisse une impression durable, bien au-delà du simple message.

Changer une simple salutation, c’est déjà modifier l’atmosphère d’un échange. Parfois, un mot nouveau suffit à rallumer l’attention ou à installer une connivence inattendue. Face à la routine des mails, oser la variété, c’est refuser l’automatisme et redonner un peu de relief à la communication numérique.